Avec le printemps, tout comme les arbres voient leurs feuilles apparaîtrent, on ressent parfois le besoin de se libérer, de changer de peau pour pouvoir amorcer un nouveau cycle. Pratiquer Bhujangasana vous mènera sur le chemin de la transformation.
En sanskrit « Bhujanga » désigne le serpent, le cobra. Dans les textes anciens d’Inde, le cobra est le porteur du monde, vestige des mondes passés et genèse des mondes futurs. Grâce à sa faculté de muer et de se régénérer, le serpent permet la création d’un nouveau cycle, d’une nouvelle dynamique. En yoga, la symbolique du serpent occupe une place privilégiée. C’est sous cette forme qu’est représentée la Kundalinî, l’énergie cosmique présente à la base de notre colonne vertébrale. Ainsi le serpent, de par son ancrage à la base du corps, se redresse vers la lumière, nous amenant vers une transformation intérieure, vers l’éveil spirituel.
S’ancrer pour s’élever
Dans Bhujangasana, c’est la force de l’ancrage du bas du corps au sol qui permet de se redresser. C’est grâce à ce socle solide que le haut du corps a la liberté de s’élever symbolisant l’éveil, la transformation intérieure. Cette posture agit sur la colonne vertébrale et donc sur l’énergie qui y circule.
Elle renforce la musculature dorsale et tonifie le dos notamment pour les personnes sédentaires en luttant contre le dos vouté. Cette posture rend la colonne vertébrale flexible, gage de santé, de vitalité, de jeunesse.
Le cobra stimule les organes de digestion et les poumons, lutte contre la constipation et les troubles gastro-intestinaux.
Cette posture étire l’avant du corps, elle ouvre la cage thoracique, la poitrine, le plexus solaire et libère les épaules. Elle renforce le cœur.
En travaillant sur le chakra de la gorge, Bhujangasana soulage des problèmes respiratoires et de l’asthme.
Au niveau émotionnel, cette posture apaise la colère et le tempérament violent. Elle accroit l’assurance et le sentiment de sécurité, apporte vitalité et énergie, rend positif et joyeux.
Bhujangasana en pratique
Phase dynamique : répétez trois fois le mouvement
- Allongez-vous sur le tapis à plat ventre, pieds joints.
- Placez les mains à plats sur le tapis au niveau de la poitrine, le bout des doigts sous l’arrondi des épaules, les coudes près du buste.
- Appuyez le pubis et les coups de pieds contre le sol.
- À l’inspiration, soulevez le menton puis la tête et enfin le buste vers l’avant et le haut par l’action des muscles dorsaux. Les bras sont passifs (vous pouvez soulever les mains de quelques centimètres pour vous en assurer).
- Dirigez le coccyx vers les talons pour éviter de sur-cambrer, relâchez les épaules.
- Pour le retour au sol, sur l’expiration, les muscles du dos contrôlent la descente, le menton revient au sol, puis vers la poitrine jusqu’à ce que le front touche le sol.
Phase statique :
- Restez en haut après la 3ème montée, le dos se relaxe, les bras deviennent actifs et permettent à la colonne vertébrale de se courber. Les pieds peuvent s’écarter.
- Veuillez à maintenir le nombril près du sol, garder la nuque longue, dresser la tête et abaisser les épaules.
- Maintenez la posture 3 à 10 respirations en vous concentrant sur les sensations ressenties au niveau de la colonne vertébrale.
- Ramenez le buste sur le tapis avec précaution sur une expiration et appréciez.
- Repoussez le sol des 2 mains pour venir déposer les fesses sur les talons en posture de l’enfant (balasana).
Conseils
En cas de douleurs au niveau des poignets, déposez les avant-bras au sol, coudes pliés.
En cas de fragilité lombaires, écartez un peu les pieds pour réduire la pression.
En cas d’hypertension et de maladie du cœur, pratiquez de manière dynamique au rythme de la respiration.
Contre-indications
Il est déconseillé de pratiquer Bhujangasana en cas de :
- Grossesse,
- Exacerbation des douleurs,
- Dégénérescence des disques,
- Gros soucis intestinaux.
Alors toi aussi tu as maintenant envie de laisser le cobra te transformer ?